La marche nordique
samedi 02 mars 2013
Envie de planter le bâton ? Pas besoin de partir au ski ! Il suffit de se mettre à la marche nordique ! À Sablé, le club Promenade nature et le Club alpin français proposent des séances le samedi matin.
« Céline ! Tu marches à l’amble ! » Samedi, 9 h et des poussières dans le parc du château de Sablé. Le sourire mais le conseil cinglant, Ernest me reprend alors que je me débats avec deux bâtons. Ça a l’air grave... « À l’amble, ça veut dire comme les chevaux !, sourit le prof. Tu plantes le bâton du même côté que la jambe. »
Pas de chichi, ici tout le monde se tutoie. « Et tu files pas droit. » Ernest Robin, vice-président de Promenade nature, formé à la marche nordique, est là pour reprendre les néophytes.
Ce matin-là, une vingtaine de marcheurs équipés comme des skieurs trottent à bon rythme en direction du parc du château. Ce curieux troupeau parti du parking Henri-Royer traverse le centre-ville qui, sur son passage, prend des airs de station de sports d’hiver.
En queue de peloton, il y a Yvette qui essaye la marche nordique pour la première fois, le prof, et donc un drôle de quadrupède : moi. « Il faut pousser sur le bâton opposé au pied qui est devant. Les bâtons te propulsent », insiste Ernest, dont j’ai un peu de mal à intégrer les consignes tout en marchant. « Ce n’est pas facile », me glisse Yvette en qui je trouve vite une alliée.
« Les femmes ont plus de mal ! »
Ernest continue de nous chambrer gentiment. « Au début, les femmes ont plus de mal que les hommes. C’est vrai, je l’ai remarqué. Mais c’est normal, nous, on a fait l’armée, on sait marcher au pas ! »
Dans le parc, notre prof décide de ne pas nous faire suivre le groupe. « On les rattrapera plus tard. Allez, je vous laisse faire. Je sais que c’est stressant quand quelqu’un vous regarde. »
Sans le poids de cet oeil expert, Yvette et moi prenons effectivement confiance. À mesure que l’on papote, nos bras s’accordent avec nos jambes. L’air de rien. On finit même par recoller au groupe.
Parmi les adeptes de la marche nordique, plus de cheveux sel que poivre. Quoique... « Je viens un samedi sur deux. C’est du temps pour moi, entre le travail et les enfants, ça fait du bien », explique une jeune mère de famille.
Il y a là des amateurs de rando comme Yvette et aussi quelques cabossés de la course à pied comme Ernest. « J’ai arrêté à cause des lombaires. » Aussi douce mais plus sportive que la simple balade, la marche nordique séduit ceux qui veulent se maintenir en forme sans se faire mal.
Effectivement, au bout d’une heure, je me sens bien mais pas épuisée. Ernest résume : « Il y a un proverbe qui dit : une journée de randonnée, c’est sept jours de santé ! » Sur le moment, j’ai ri. Grand mal m’en a pris. La séance a eu lieu il y a trois semaines ; depuis, je ne suis pas retournée marcher et le rhume m’a sauté dessus.
Céline BARDY.
Sur 43 inscrits, 70 % sont des femmes ! « On retrouve la même proportion en randonnée », assure Ernest Robin, vice-président de Promenade nature. « C’est un sport qui leur convient. Sa particularité : 80 % des muscles travaillent... sans compter la langue ! » assure le professeur, un brin malicieux.
À 72 et 63 ans, Ernest Robin et Jean-Louis Bougard animent avec Alain Favry deux cours par semaine. Un pour les actifs, le samedi de 9 h à 10 h 30 et un pour les retraités, le lundi après-midi. Ils ont suivi des formations à la fédération de la Retraite sportive ou au Club alpin, pour enseigner cette pratique.
C’est bon pour la santé
« L’important, c’est la gestuelle. Il faut une bonne coordination des jambes et des bras en gardant les épaules hautes. On marche droit... à la verticale », précisent les deux compères, tout sourire.
Le samedi matin, ils sont en moyenne 20 à prendre le départ sur le parking de l’espace Henri-Royer. Pour une heure et demie tout compris : échauffements, marche d’environ 7 km, jeux, étirements !
« L’effet de groupe, la discussion, c’est convivial et très stimulant. On a six ou sept itinéraires en fonction du temps, mais on arrive toujours à emprunter des chemins et à trouver un temps pour faire des jeux (slaloms, poursuite, rattrapage). Ça casse le rythme et ça rompt la monotonie », explique Jean-Louis Bougard, membre du Club alpin.
Mais la marche nordique, c’est aussi très bon pour la santé. « On a un jeune de 40 ans qui a eu un accident cardiaque, qui a été envoyé par son cardiologue. C’est très bénéfique pour lui. Et en plus, il a repris confiance », souligne Ernest Robin.
Pour pratiquer cette activité, il suffit simplement d’avoir un certificat médical spécifique à la marche nordique.
Renseignements : Ernest Robin, tél. 02 43 95 33 95 ou Jean-Louis Bougard, tél. 02 43 95 91 73.
M. D.